Types de maltraitance
La maltraitance des enfants est une réalité troublante qui persiste encore aujourd’hui. En moyenne, près de 70 000 cas de négligence ou de mauvais traitements sont signalés chaque année aux Centres jeunesse du Québec, et près de la moitié de ces cas font l’objet d’une enquête approfondie.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des situations qui demeurent invisibles, des violences que personne ne détecte. Bien que naturellement expressifs, les enfants demeurent souvent silencieux lorsqu’ils vivent de la violence.
Les séquelles sont profondes : au-delà de la souffrance physique, la maltraitance atteint le développement cognitif, affectif et social de l’enfant, avec des répercussions qui peuvent durer toute la vie.
Référence : Direction de la protection de la jeunesse. (2023). Bilan annuel sur les signalements. Gouvernement du Québec.
Syndrôme du bébé secoué
Qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien grave causé par des secousses violentes infligées à un nourrisson. La tête du bébé, encore fragile, subit un mouvement brusque qui peut entraîner des hémorragies, des lésions cérébrales permanentes, voire la mort.
Symptômes possibles :
- Somnolence inhabituelle ou irritabilité extrême
- Refus de s’alimenter ou vomissements inexpliqués
- Perte des sourires ou du babillage habituel
- Convulsions, rigidité musculaire, mouvements oculaires anormaux
- Difficulté à respirer
Prévention et interventions :
- Ne jamais secouer un bébé, même en cas de pleurs prolongés
- Déposer l’enfant dans un endroit sûr si vous êtes à bout
- Prendre une pause, demander de l’aide
- En situation urgente, composez le 911
Références :
Fondation Marie-Vincent. (2024). Syndrome du bébé secoué. https://www.marie-vincent.org
Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP). (2023). Prévenir le SBS.
Violence physique
La violence physique envers les enfants est profondément choquante, car elle touche les plus vulnérables. Pourtant, elle demeure la deuxième cause de signalement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) au Québec (Fondation Marie-Vincent, n.d.).
Qu’est-ce que c’est ?
La violence physique se définit comme des gestes brutaux et intentionnels visant à blesser un enfant. Cela inclut les coups, morsures, gifles, brûlures, ou tout autre acte de force.
- Dans environ deux tiers des cas, elle découle de punitions corporelles excessives, justifiées par des intentions éducatives ou disciplinaires.
- Dans le tiers restant, il s’agit d’actes de brutalité impulsive, souvent liés à une perte de contrôle de l’adulte.
Pour en savoir plus, consultez le bilan du CLIPP ou le site de la Fondation Marie-Vincent (Fondation Marie-Vincent, n.d.; CLIPP, n.d.).
Quelles sont les conséquences ?
La violence physique peut avoir des effets dévastateurs sur le développement global de l’enfant. Elle peut entraîner :
- des lésions corporelles visibles,
- des troubles du comportement,
- des retards de développement,
- de la dépression,
- une atteinte à l’estime de soi.
Les impacts sont particulièrement graves chez les jeunes enfants et s’aggravent lorsque les violences sont fréquentes, répétées ou intenses (CLIPP, n.d.).
Comment la prévenir ?
Il n’est jamais trop tard pour briser le cycle de la violence. Toute personne ayant de la difficulté à gérer sa colère ou son agressivité est encouragée à consulter :
- un médecin de famille,
- un CLSC,
- la Direction de la protection de la jeunesse,
- ou à appeler des lignes de soutien gratuites et confidentielles :
LigneParents : 1 800 361-5085
S.O.S. Violence conjugale : 1 800 363-9010
(Tel-jeunes, n.d.)
Comment la détecter ?
Bien que les blessures physiques soient les plus visibles, certains comportements peuvent aussi alerter :
Signes physiques :
- Marques ou blessures aux oreilles, joues, mâchoire, cou, thorax, abdomen, reins, fesses, cuisses ou organes génitaux
- Plus de 3 lésions chez un enfant de moins de 8 mois
- Plus de 15 lésions chez un enfant de plus de 8 mois
Signes comportementaux :
- Attitude défensive ou recherche excessive d’affection
- Timidité, passivité, apathie, fatigue constante
- Refus de rentrer à la maison ou indifférence envers les parents
- Agressivité envers d’autres enfants ou animaux
- Nervosité, insécurité, troubles de concentration
(CDPDJ, n.d.)
Que faire ?
Si vous soupçonnez qu’un enfant est victime de violence physique, vous avez le devoir moral et légal d’agir.
Signaler à la DPJ :
- Téléphone : 1 (800) 567-8520
- Par écrit (voir brochure Faire un signalement au DPJ, c’est déjà protéger un enfant)
Le signalement est confidentiel.
En cas d’urgence : Contactez immédiatement votre service de police: 911 (MSSS, 2021).
Références :
CDPDJ. (n.d.). Signes de maltraitance physique. Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. https://www.cdpdj.qc.ca
CLIPP. (n.d.). La violence physique chez les enfants. Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales. https://www.clipp.ca
Fondation Marie-Vincent. (n.d.). Violence physique. https://www.marie-vincent.org
MSSS. (2021). Faire un signalement à la DPJ. Ministère de la Santé et des Services sociaux. https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/dpj
Tel-jeunes. (n.d.). Ressources pour adultes. https://www.teljeunes.com
Violence psychologique
Définition :
Cette forme de violence est souvent banalisée. Elle comprend les paroles humiliantes, les cris, le rejet, la terreur psychologique ou l’isolement. Bien qu’invisible, elle a des impacts aussi graves que les coups.
Exemples :
- Ridiculiser ou rabaisser l’enfant
- L’isoler intentionnellement (ex. : l’enfermer)
- Lui faire peur ou le menacer
- Lui retirer toute forme d’affection ou de soutien
Conséquences :
- Troubles anxieux, dépression, faible estime de soi
- Difficultés à nouer des relations sécurisantes
Référence : Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants. (2022). Violence psychologique. https://www.enfant-encyclopedie.com
Négligence
Définition :
La négligence est la forme de maltraitance la plus fréquente. Elle survient lorsqu’un enfant est privé de ses besoins de base : alimentation, hygiène, vêtements, logement sûr, soins médicaux ou affection. Elle peut être chronique, intentionnelle ou résulter d’un manque de compétence parentale.
Effets possibles :
- Retards de développement moteur, cognitif et affectif
- Difficultés scolaires et troubles du langage
- Faible estime de soi, anxiété, isolement
Que faire ?
- En cas de doute, il est essentiel de signaler la situation à la DPJ, même anonymement
Référence : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. (2023). La négligence envers les enfants.
Violence sexuelle
Définition :
Il s’agit de tout acte à caractère sexuel imposé à un enfant, sans son consentement, par manipulation, intimidation ou force. Cela inclut des gestes allant de l’exposition à du matériel sexuel à des contacts physiques explicites.
Exemples :
- Toucher inapproprié
- Contacts oraux-génitaux ou toute forme de pénétration
- Voyeurisme, exhibitionnisme
- Sollicitation verbale ou virtuelle
Conséquences :
- Symptômes de stress post-traumatique
- Troubles alimentaires, du sommeil ou du comportement
- Difficultés relationnelles durables
Référence : Fondation Marie-Vincent. (2024). Violence sexuelle envers les enfants. https://www.marie-vincent.org
Pour plus d’information
Formations offertes par Marie-Vincent
INSPQ: La violence et la maltraitance envers les enfants
Canada: Déclaration conjointe sur le Syndrome du bébé secoué